Dans un message publié aujourd’hui dans la presse locale, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille demande à la communauté nationale de briser le silence. Ceci en raison de la résurgence des cas de violences extrêmes faites aux femmes à travers Cameroun depuis un certain temps.
« Les violences faites aux femmes et aux jeunes filles sont une réalité au Cameroun. Les données statistiques disponibles soulignent la gravité du phénomène et des conséquences qui en découlent.
Le chef de l’Etat dans son message à la Nation, le 31décembre 2007, prescrivait : “…que disparaissent au sein de notre société les multiples manifestations d’incivilités, telles que les violences faites aux femmes”. Le Gouvernement en a fait une préoccupation majeure à travers la promotion des droits humains de tous les citoyens, la restauration des valeurs cardinales de bonne gouvernance et la promotion de l’Etat de droit.
Les actions mises en œuvre par les pouvoirs publics et les partenaires au développement pour résoudre le problème ne manquent pas de pertinence. Elles sont en cohérence avec les orientations de la communauté internationale sur la protection des droits humains et l’égalité entre les hommes et les femmes, l’adoption d’un cadre législatif et institutionnel favorable à la répression des violences et l’adoption d’une politique nationale en matière de genre.
L’année dernière, les femmes leaders, sous la supervision du Ministère de la Promotion de la Femme étude la Famille, sont montées au créneau à deux reprises pour exprimer leur ras-le-bol face à l’assassinat crapuleux de leurs sœurs et des enfants par les terroristes sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Si hier nous dénoncions avec véhémence ce qui se passe dans ces régions, comment se taire quand on observe qu’ailleurs d’autres causes produisent le même effet à savoir la mort des femmes ?
Depuis un certain temps, effectivement, on observe une résurgence des cas de violences extrêmes faite aux femmes. Comment effacer de nos mémoires ces atrocités vécues par certaines ces derniers temps, du fait de ceux avec qui elles partageaient la vie, comme conjoints ou concubins ?
• Lydienne Solange T., étudiante, tuée par une balle de l’arme de son concubin, le 25 juillet 2020 à Kribi;
• Lismore N., 23 ans, enceinte, morte suite aux coups reçus de son mari le 09 mars 2021 à Mbouda ;
• Ariane F., arrachée à la vie le 21 avril 2021 consécutivement à une bastonnade à la suite d’une dispute conjugale à Bandjoun ;
• Claire Charlotte N., morte le 14 mai 2021 à Yaoundé, après une dispute avec son époux ;
• Christelle Carole W., 35 ans, assassinée le 20 mai2021 à Douala.
Les cas cités ne représentent que la partie visible des souffrances inqualifiables que subissent de plus en plus les femmes et les filles dans nos villes et campagnes.
Nul n’ignore les conséquences qui en découlent et qui compromettent gravement la vie des femmes, la cohésion des familles profondément affectées avec, parfois, de jeunes enfants orphelins et inconsolables. La vie de tout être humain est sacrée et rien ne vaut la vie. Quelles que soient les circonstances et les raisons, rien ne doit nous conduire à ôter la vie à l’autre.
Tous ces actes inhumains ne concernent pas seulement la femme ; ils interpellent la société toute entière. J’en appelle une fois encore à la responsabilité des familles au sein desquelles il importe de cultiver, plus que jamais, les valeurs de tolérance, de respect mutuel, de dialogue, de paix et d’amour. Je sollicite également le soutien des officiers d’état civil, des leaders traditionnels et religieux, des leaders d’associations, pour s’investir davantage, aux côtés des familles, dans l’éducation des populations. Aux survivantes des violences, je demande de briser le sile